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Le Soir : Scènes: rendre publiques les rémunérations des directeurs? La FEAS s’y oppose

Transparence des rémunérations des futurs directeurs et directrices, évaluation de ces directions à mi-mandat, application limitée aux plus gros opérateurs et non aux structures de création : la Fédération des employeurs de la scène goûte peu le projet de décret sur les directions.

Avec son projet de décret encadrant le recrutement des directions, la ministre de la Culture Bénédicte Linard crispe les employeurs de la scène. - Roger Milutin.

Publié le 15/11/2021 à 16:53

Temps de lecture: 3 min


Ce samedi, nous disséquions dans nos pages le projet de décret qui vise à encadrer les procédures de recrutement aux fonctions de direction dans les arts de la scène. Alors que la commission culture du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit examiner le décret ce mardi, la Fédération des Employeurs des Arts de la Scène (FEAS) adresse ses réserves aux parlementaires.


Y figurent quelques commentaires très techniques mais aussi des revendications plus théoriques. Un sujet en particulier crispe la FEAS : la transparence des rémunérations. En effet, le projet de décret stipule que les opérateurs devront mentionner dans leur rapport annuel d’activité « les règles, modalités et montants de rémunération de la personne chargée de la direction générale ou artistique ». Sur ce point, la FEAS s’étrangle : « Cette disposition viole le Code pénal (article 458), le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), la Loi du 30 juillet 2018 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel (…) Il n’y a évidemment aucun problème à ce que ces chiffres soient transparents par rapport à l’organe de gestion de l’institution. Leur publication dans un rapport d’activité dont on ne sait par qui il sera lu et à qui il sera transmis n’est en revanche pas acceptable. » On comprend que la confidentialité soit plus confortable mais rappelons que des obligations de publication de rémunérations ne sont pas une nouveauté et existent depuis quelques années pour les comités de directions de très grandes entreprises cotées en Bourse.

Par ailleurs, la FEAS s’indigne du fait qu’il revient à un jury, et non au CA d’une institution, de donner son aval, ou non, à la demande d’un renouvellement de mandat. Pour rappel, le projet de décret instaure une limitation des mandats de direction à cinq ans, renouvelables une seule fois. « En cas de demande de renouvellement de mandat, la décision affirmative ou négative doit revenir au seul organe de gestion de l’institution sans devoir repasser par un jury. Le contraire serait à nos yeux une ingérence manifeste dans le fonctionnement de l’institution. » La FEAS questionne encore sur le bien-fondé d’une évaluation à mi-mandat, telle que prescrite par le projet de décret : « Une programmation et une gestion ne se déploient vraiment que sur toute la durée d’un mandat et, de toute façon, en cas de problème grave, l’organe de gestion a la faculté de réagir. Une évaluation à mi contrat-programme a été abandonnée, pourquoi la réinstaurer à mi-mandat de direction ? »

Plus généralement, la FEAS s’interroge aussi sur la « discrimination faite à l’égard d’une petite partie des opérateurs à qui devrait s’appliquer ce décret. » Rappelons à ce propos que le décret devrait s’appliquer aux gros opérateurs culturels, c’est-à-dire ceux recevant une subvention d’au moins 400.000 euros ou ceux qui bénéficient d’au moins 200.000 euros et d’une infrastructure mise à disposition par la Communauté Wallonie-Bruxelles. « N’est-il pas également important que les principes défendus par celui-ci soient applicables aux autres ? Pourquoi exclure les structures de création ? Pourquoi considérer comme légitime de financer de manière continue un metteur en scène, un artiste (via une aide à sa compagnie) sans s’interroger sur les éventuels déséquilibres de genre dans ce secteur ? », se demande, légitimement, la FEAS.
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